Certains professeurs de chant placent la technique respiratoire avant tout le reste et c’est à mon avis une erreur. Pourquoi?
Je me base d’abord sur le simple fait qu’il y a de très bons chanteurs qui n’ont aucune technique respiratoire et qu’à l’opposé, des personnes qui ont une bonne technique respiratoire se révèlent parfois être de piètres chanteurs. Bien sûr, la technique respiratoire sera utile à partir du moment où on va déjà maîtriser le placement de la voix et qu’on aura un geste vocal libre et sain.
On m’ a souvent demandé comment mieux respirer pour ne pas être essoufflé et pouvoir tenir des notes longues, par exemple. Ma réponse a été: Ce n’est pas essentiellement en respirant mieux que vous parviendrez à ne pas être essoufflé. La meilleure façon pour y parvenir est d’abord de consommer moins d’air pour chanter. Et pour cela, on va jouer sur une bonne résonance de la voix. Et naturellement, sans même avoir besoin de penser à une certaine façon de respirer, notre cerveau se débrouillera pour que la quantité d’air envoyée par les poumons soit moindre. Et là je vous promets que vous n’aurez plus aucun mal à tenir des notes longues.
Pour nuancer mon propos qui peut sembler aller à contre-courant de bien des idées reçues, je dirai qu’une fois qu’on a créé un geste vocal correct par la méthode que je viens de vous décrire, il sera possible, avec une bonne respiration diaphragmatique, d’atteindre un niveau de chant supérieur comme l’exigent certains styles comme l’opéra ou en pop-music ce qu’on appelle le belting. Mon propos est seulement de déconseiller fortement ces façons de faire tant qu’on n’a pas une maîtrise de la technique des résonances.
Ce que j’appelle la maîtrise des résonances est tout simplement de régler et d’optimiser tous les résonateurs situés au-dessus des cordes vocales pour que le son, la vibration produite par ces mêmes cordes vocales, se diffuse aux bons endroits.
Par exemple, la résonance de tête, dont on se sert pour la voix de tête (mais pas seulement), se placera dans la partie supérieure de ces résonateurs, au-dessus du palais, c’est à dire les fosses nasales et les multiples sinus. Même chose pour la résonance de la cavité buccale, dont on se sert pour ce qu’on appelait autrefois la voix de poitrine.
La résonance du larynx, juste au dessus des cordes vocales a aussi une grande utilité pour intensifier la voix.
Aujourd’hui, de plus en plus d’ experts tombent d’accord sur le fait qu’une voix homogène et flexible a besoin d’utiliser un mélange de toutes ces résonances.
Il existe des techniques très simples pour optimiser toutes ces résonances et parvenir à ne jamais forcer sur sa voix, tout en économisant grandement l’air nécessaire pour chanter.
Et ensuite, comme cerise sur le gâteau, vous pourrez librement jouer sur l’appui (technique de respiration) pour obtenir le son que vous voulez en variant son intensité par la pression de l’air. Mais encore une fois, jouer sur la pression de l’air n’est pas la première façon pour chanter plus puissamment.
Je reviens sur le fait que la technique respiratoire (ou appui) est basée sur la respiration diaphragmatique. Elle n’a rien de “technique”, c’est la même que celle du bébé ou de l’animal…
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Michel Etcheverry